Éric Lombard, ministre de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique était l’invité du « 8h30 franceinfo », mercredi 16 avril 2025. Quelles sont les pistes envisagées par le gouvernement pour réaliser 40 milliards d’euros d’économies dans le budget 2026 ? Il répondait aux questions de Jérôme Chapuis et de Salhia Brakhlia.
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Interrogé sur la possibilité de supprimer les 10% d’abattement fiscal pour les retraités dans le prochain budget, le ministre de l’Économie Éric Lombard indique qu' »il n’y a pas de tabou(Nouvelle fenêtre)« . « Le sujet est sur la table, pour le moment, le gouvernement pose la question« , a poursuivi le ministre, qui a évoqué dimanche « un effort » de 40 milliards pour réduire le déficit de 5,4% du PIB (objectif pour 2025) à 4,6% en 2026.
Abattement fiscal des retraités : « Il n’y a pas de tabou »
« Dès qu’on dépasse 60 ans, on touche beaucoup parce qu’on est plus malade, on touche une retraite et puis on contribue beaucoup moins« , a expliqué Éric Lombard. « Nous avons présenté ce graphique aux partenaires sociaux, aux partenaires politiques et nous verrons si la collectivité souhaite rééquilibrer cela« , a souligné le locataire de Bercy, martelant que le gouvernement entre tout juste « dans une phase de dialogue de trois mois« . « Aujourd’hui compte tenu des mécanismes qui existent sur le système de retraites, le niveau de vie moyen des retraités est supérieur à celui des salariés ou des fonctionnaires en emploi« , a pointé le ministre.
« La TVA sociale est déjà là »
« On a trois grands domaines de dépenses publiques : la Sécurité sociale, l’État, les collectivités locales. Dans les trois segments, avec les représentants de ces activités, les associations, les syndicats, nous allons dialoguer afin de construire ensemble le budget« , souligne le ministre de l’Économie. L’idée d’une hausse de la TVA n’est pas une ligne rouge. « En réalité, près de la moitié de la TVA aujourd’hui finance la sécurité sociale donc la TVA sociale, elle est déjà là« , soutient Éric Lombard. « Il faut quitter les catégories traditionnelles et dire que chaque impôt a son objet, tout ça est un peu mélangé« , résume-t-il.
Dans l’espoir d’améliorer l’état des comptes publics et l’augmentation des dépenses de santé, « il peut y avoir une réflexion » sur le remboursement des soins en fonction des revenus, estime le patron de Bercy. « On a un système très protecteur : quand vous avez une maladie grave, vous êtes complètement couvert (…) et c’est essentiel de maintenir cela« , insiste le ministre.
La piste d’une éventuelle augmentation des impôts écartée
Éric Lombard écarte de nouveau la piste d’une éventuelle augmentation des impôts dans le budget 2026, alors que le gouvernement doit trouver 40 milliards d’euros pour le prochain budget. « Quand on dit pas d’augmentation d’impôts, je veux ajouter pas d’augmentation de charges, ni pour les entreprises, ni pour les ménages« , a-t-il précisé. Il ajoute que la contribution exceptionnelle sur les grandes entreprises, qui doit faire gagner 8 milliards d’euros en 2025, ne sera pas « reconduite l’an prochain« . Concernant la contribution différentielle sur les plus hauts revenus (CDHR), appliqués aux ménages les plus aisés, présentée elle aussi comme temporaire et qui fixe un taux minimal d’imposition de 20%, « nous voulons que le taux d’imposition des personnes les plus fortunés soient homogènes avec le reste de la population pour des raisons d’équité« , indique-t-il.